Construire un hôpital, c’est relever un défi permanent : assurer une continuité sans faille, respecter des normes extrêmement strictes et intégrer les technologies les plus avancées. C’est le défi qu’a relevé VMA sur le chantier du Grand Hôpital de Charleroi (GHdC). Dans un publi-reportage publié par Architecture Hospitalière, Marc Hindryckx, Directeur général de VMA Sud, partage son expérience et revient sur les coulisses de cette réalisation emblématique. Nous vous proposons ici une sélection de passages marquants. Vous pouvez également retrouver l’interview complète en suivant ce lien.

En quoi l’environnement technique d’un hôpital est-il plus complexe que celui d’autres bâtiments ?
Marc Hindryckx : Les normes hospitalières sont spécifiques et beaucoup plus exigeantes que celles d’un bâtiment de bureaux ou d’un logement. De plus, les technologies utilisées sont souvent à la pointe. Les besoins en refroidissement sont énormes et n’ont cessé d’augmenter. La stabilité des températures et de l’humidité est cruciale dans les salles de soins intensifs et les blocs opératoires, avec des niveaux de filtration de l’air extrêmement élevés. Il faut aussi assurer la stérilisation des instruments : fournir de l’eau déminéralisée, de la vapeur, garantir que les équipements fonctionnent en permanence. Et surtout, un hôpital ne peut pas s’arrêter. Une panne de courant n’est pas envisageable. Il faut donc prévoir des machines capables de prendre le relais, des groupes de secours prêts à démarrer instantanément. Tout cela rend l’hôpital beaucoup plus complexe qu’un bâtiment ordinaire.
Comment assurez-vous la continuité des installations critiques ?
Marc Hindryckx : Nous travaillons d’abord sur la redondance. Les pompes, les vannes et toutes les installations critiques sont doublées, car un élément tournant peut toujours tomber en panne. La fiabilité absolue n’existe pas ! Ensuite, nous anticipons les aléas énergétiques : une coupure de gaz implique qu’une chaudière au mazout puisse immédiatement prendre le relais ; une coupure électrique nécessite des groupes électrogènes capables de s’enclencher sans délai. Mais ce n’est pas seulement une question d’installation. Il faut que ces équipements soient testés régulièrement. Une panne peut arriver dix ans après la mise en service : il faut être certain que tout fonctionne encore. C’est pourquoi nous assurons non seulement l’installation mais aussi la maintenance et le suivi dans la durée.
Dans quelle mesure vos solutions prennent-elles aussi en compte le confort des utilisateurs ?
Marc Hindryckx : Le confort est au cœur de nos préoccupations. Là où les bâtiments étaient autrefois chauffés ou refroidis par des flux d’air parfois inconfortables, nous privilégions aujourd’hui des systèmes par rayonnement. Cette approche offre une chaleur douce, homogène, sans courant d’air, pour un ressenti plus naturel et apaisant. En matière d’éclairage, les LED que nous privilégions aujourd’hui offrent une lumière plus douce, plus naturelle, proche de la lumière du jour. Nous intégrons également des variations d’intensité lumineuse : la nuit, les couloirs restent faiblement éclairés, ce qui améliore à la fois le confort des patients et du personnel, tout en optimisant la performance énergétique. Ce sont des solutions qui répondent à la fois aux besoins humains et aux exigences économiques de l’établissement.

L’hygiène est un enjeu central dans les hôpitaux. Comment répondez-vous à ces exigences ?
Marc Hindryckx : Nous avons l’avantage de maîtriser la production en interne. Nous fabriquons nos gaines de ventilation et les filmons immédiatement pour éviter toute introduction de poussière. Nous gérons tous les maillons de la chaîne logistique. Lors du montage, nous travaillons avec des équipes expérimentées, qui savent ce que signifie intervenir dans un hôpital. Personne ne peut s’improviser installateur hospitalier car cela exige une discipline, une rigueur, une propreté absolue.

Dans quel cadre êtes-vous intervenus sur le projet du GHdC ?
Marc Hindryckx : Nous sommes intervenus en joint-venture avec des partenaires, car c’était un projet de grande ampleur. Nous avons travaillé à trois lots techniques : l’électricité, l’HVAC et le sanitaire. Beaucoup de nos collaborateurs vivent dans la région et ont participé au chantier. Cette proximité a créé un attachement fort, une vraie fierté collective. Nous n’étions pas seulement sur un chantier d’envergure, nous contribuions à un équipement structurant pour tout un territoire, à savoir le plus grand hôpital de Wallonie !
Comment se sont déroulés les échanges avec les équipes de l’établissement ?
Marc Hindryckx : Nous avons eu la chance d’avoir un client proactif, très concerné sur sa date de livraison. Il a su être souple, bien s’entourer et nous comprendre. Techniquement, les joint-ventures ont bien fonctionné parce que les mêmes entreprises se retrouvaient dans plusieurs lots, ce qui a facilité la collaboration. Nous nous sommes bien entendus, et je suis fier de dire que nous avons fait du bon travail. Tout a été fait de manière homogène et soignée. Nous avons eu en face de nous un client qui savait aussi dire, de temps en temps, quand ça n’allait pas, et c’est précieux. L’expérience a été excellente et, à la fin du chantier, il y avait presque un sentiment de manque : nous nous demandions quand nous aurions à nouveau l’opportunité de travailler sur un projet d’une telle envergure, aussi structurant et porteur de sens !
Quel bilan dressez-vous de votre collaboration avec le GHdC ?
Marc Hindryckx : Le bilan est extrêmement positif.. C’est un chantier exemplaire, tant sur le plan de l’organisation que de la sécurité, de la rigueur et de la qualité d’exécution. Pour nous, il constitue une véritable vitrine, un concentré de notre savoir-faire et de notre exigence dans la conduite des grands projets
